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LE PAYSAGEUR – N°3/2019 – MOBILES

PAYSAGEUR, une revue qui pense avec les pieds, entend mêler la marche au journalisme et explorer le paysage à travers la photographie, l’illustration, la littérature, la botanique et les humanités environnementales. Au sommaire de ce troisième numéro, 13 articles qui abordent la question des paysages mobiles. 

Les paysages mobiles, ce sont ces terres qui disparaissent à l’image du Doggerland, morceau de terre qui reliait autrefois le continent européen à la Grande-Bretagne, submergé il y a 10 000 ans par un tsunami, et décrit par Elisabeth Filhol dans son roman Doggerland (Pol, 2019) dont la revue présente un extrait.

Ce sont également ces îles incertaines – imaginaires ou réelles – à la poursuite desquelles des hommes se sont lancés, et dont Jean-Marc Besse nous livre une carte mouvante ; ce sont encore les pierres qui roulent, roches mobiles, en particulier La Piedra Movediza en Argentine que Jérémie Gindre évoque ; ou bien les paysages transformés par la pollution industrielle telle les boues rouges au large de Cassis et au nord de Marseille.

L’homme joue un rôle considérable dans le mouvement des paysages, soit qu’il entraîne leur destruction – quelques exemples nous en sont donnés – soit qu’il renoue avec lui en le repensant. C’est ce que nous démontre le philosophe Baptiste Morizot, pisteur sur la trace des loups, ou encore Axelle Grégoire, Alexandra Arènes et Frédérique Aït-Touati qui, avec leur ouvrage Terra Forma redéfinissent la cartographie en intégrant le vivant, modifiant ainsi l’exploration des territoires, ou encore Gaëlle Loiseau évoquant les gens du voyage qui, en installant leur campement, ouvrent une place, modifient le rapport de l’habitant avec son espace.

On découvre également dans ce numéro des collages de Jean-Philippe Joncour Polygrammes, une nouvelle de Mika Biermann Cigare dans laquelle l’apparition d’un nuage est un mauvais présage, une bande dessinée de Sophie De Bayser autour d’un projet de pipeline en Irlande.

La couverture de ce numéro, abondamment illustré, a été réalisée par Idir Davaine.

Cette revue surprend par son originalité, sa diversité, son approche tournée vers le passé pour exprimer une vision futuriste du monde. Une revue engagée, dans la lignée des travaux de Bruno Latour, qui interroge le monde dans lequel nous vivons et défend des alliances nouvelles avec le vivant.

MNG

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