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GRUE – PAPIER MACHINE – N°12 – PRINTEMPS-ETE 2022

Papier Machine est une revue de création, une publication hybride qui « accueille tous celles et ceux qui veulent s’immiscer avec politesse (ou fracas) dans les interstices du langage et de la langue française ». Pour chaque numéro, le comité éditorial élit un mot-étincelle à l’origine de toutes les contributions, toutes inédites.

Le mot retenu pour ce douzième numéro est le mot GRUE. Ici, le mot est pris dans son sens propre ou figuré, voire même tronqué, les auteurs des articles jouant non seulement avec le mot mais avec ses lettres. En trois étapes, ils laissent porter leur imagination, et nous disent tout – ou presque – sur la Grue.

Savez-vous que … ?

Le fruit du géranium est appelé le Bec de grue ? Le mot latin geranium dérive du grec ancien geranos qui désignait la grue ? Le premier titre du film de Michaël Kalatozov Quand passent les cigognes s’intitulait Les grues volent ?

Il existe à Bruxelles une bibliothèque autogérée par des bénévoles intitulée La Grue dont le but est de rhyzomer, entendez prêter des livres mais aussi organiser des projections, ateliers d’écriture et autres rassemblements d’idées. En Belgique un village du nom de Grues, qui compte 873 habitants, autrefois simple monticule de terre émergeant des eaux d’où son premier nom grug, aujourd’hui attire les oiseaux de toutes espèces en raison de son climat nous révèle Antin Crenn dans sa nouvelle Gallo-romance ?

L’appareil de levage nommé grue représente à lui seul un véritable traité de sagesse. Marie-Ange Tincelin nous explique tout sur les lois de la physique, et sur les enseignements de la Sagesse de la Grue ? Près du port d’Anvers, des villages sont menacés par la population. Une association de défense de la nature s’est créée, qui creuse la terre, la nettoie, de manière à renouveler la nidification des oiseaux. C’est ce que nous dévoile Lola Massinon dans Conteneurs et nids d’oiseaux.

Avec la nouvelle De base, d’Aliette Griz nous fait voyager avec une comète. Adrien Lafille nous prête ses jumelles pour nous faire découvrir Les jambes et les yeux de son héroïne, Kaoutar Chaqchaq raconte l’histoire d’un destin tragique dans Le sucre.

Avec Empreintes, le cinéaste hongrois Guyla Molnar nous livre quelques extraits de son journal intime, Axel Houillier se rêve en  maître du Kung Fu dans De l’impossibilité de devenir Jackie Chan ; Melina Ghorafié évoque ces Anges de rebut que sont ces statues de femmes qui peuplent nos rues.  Le thérapeute Etienne Joanny nous parle de Vues de l’épaule.

Hier des talibans ont pendu un homme à une grue au centre d’Hérat. Un homme. Puis quatre pendus. Par les pieds. …. nous confie Anne Penders dans un texte bouleversant, GRRRRRRRR, sur l’opération Red Kite en Afghanistan.  Aurélien Caillaux quant à lui, dresse le portrait émouvant d’une Comtesse, prostituée dans son quartier.

Certaines illustrations – telles Naaw de Mabeye Deme, ou -12°  de Vitalia Samuilova, ou encore Au trouble de Mamoste Dîn, Apesantheureuse de Norma Berardi, Echafaudages de théories fumeuses de Jayashree Stella – n’ont pas besoin de mots pour évoquer le sujet.

Au premier abord déconcertante, la lecture de cette revue exige un effort de la part du lecteur.trice. Mais cet effort est largement récompensé par la qualité des textes, et surtout leur originalité, leur humour, leur fantaisie.

Le prochain numéro aura pour mot-étincelle : COUETTE. Alors, rendez-vous au prochain numéro !

MNG

 

 

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